Nous
sommes des élèves de troisième,
étudiant au collège Antoine Soubou de Saint
Paul, sur l’île de la Réunion. Nous
vous remercions pour l’honneur que vous nous faites de nous inviter
au sénat et nous sommes fiers de vous présenter le projet
MADAGRIMPE, porté par huit élèves et quatre adultes encadrants.
Nous
avons réalisé ce projet du 2 au 13 mai dernier dans la région de
Diego Suarez, ville située au nord de Madagascar.
Ce
projet comprend deux volets : le premier concerne l’escalade, sport
que nous pratiquons dans le cadre de l’UNSS depuis plus de trois
ans. Le second volet relève de rencontres culturelles et solidaires
avec nos hôtes malgaches.
Nous
allons vous dire quelques mots concernant le volet escalade, puis
nous vous présenterons les grandes idées du projet solidaire.
Nous
faisons de l’escalade depuis la sixième. Nous avons l’habitude
de nous entrainer dans un gymnase à proximité du collège. Ce sport
nous a plu pour de nombreuses raisons, mais en le pratiquant à
Madagascar, la vision que nous en avions a beaucoup changé. En
effet, ce projet nous a permis de nous rapprocher de la nature, en
grimpant dans des endroits isolés et préservés. Nous avons évolué
dans des décors magnifiques, comme les îles de Nosy Hara dont les
falaises noires et abruptes abritent des sanctuaires royaux. Ou
encore la vallée des perroquets, peuplées de grands et vieux
baobabs, qui invitent au silence et à la contemplation. Escalader
dans ces endroits peu accessibles et impressionnants nous a apporté
une meilleure confiance en nous-mêmes, mais aussi envers le groupe
qui est resté soudé durant ces onze jours, en partageant les
moments d’intimité et les émerveillements. C’est aussi sur les
voies de Madagascar que nous avons expérimenté de nouvelles
sensations, en se surpassant et en préservant le plaisir de grimper
grâce à notre camarade qui assure notre protection depuis le sol.
Le
fait de pouvoir compter sur l’autre pour soi-même progresser en
affrontant ses peurs est l’une des belles leçons apprises durant
ce voyage. S’émerveiller de la beauté de la nature dans les
conditions les plus simples, jouer avec sans l’utiliser en est une
autre. Nous
allons désormais vous présenter ce que nous avons retenu de notre
projet de rencontre et de solidarité avec nos hôtes malgaches.
Nous
avons rencontré au cours de ces dix jours de nombreuses personnes :
celles qui nous ont conduits et accueillis sur les sites, qui nous
ont hébergés et nourris, celles qui nous ont aidés à construire
les fours solaires. Nous avons rencontré des familles. Nous avons
rencontré de jeunes enfants, que nous avons initiés à l’escalade,
ainsi que nos amis du collège français de Diego Suarez. Tous
étaient d’une grande gentillesse, toujours prévenants, souriants
jusqu’aux oreilles.
Nous
nous sommes vite rendu-compte que malgré les écarts de richesse,
nous étions tous très proches, et que l’on pouvait se connaître.
Et
avec étonnement, nous avons remarqué que même en possédant peu,
nos hôtes semblaient heureux. Cela a donné envie à certains parmi
nous de vivre plus simplement, en étant plus proche de la nature, en se
satisfaisant du nécessaire, en réalisant des choses qui nous
plaisent sans dépendre de la société de consommation.
Nous
sommes arrivés à Madagascar avec quinze fours solaires que nous
devions construire sur place. L’idée était d’aider les
habitants du village à préserver leur environnement, à alléger le
travail des femmes ainsi que de permettre une économie en terme de charbon
de bois. Nous y avons consacré deux belles journées de travail
collaboratif avec nos hôtes malgaches. Nous avons finalisé cinq
fours, remis ensuite aux familles qui le souhaitaient. Leurs
remerciements chaleureux nous ont beaucoup émus. Le collège de
Diego Suarez s’est ensuite proposé d’aider à la construction
des fours restants, de même que Mathieu, le propriétaire du lodge
Jungle Park, qui a déjà beaucoup oeuvré pour le village en y
apportant l’eau, l’électricité, l’école.
Enfin
nous avons offert du matériel scolaire aux enfants, qui de leur côté
nous ont remis leurs beaux dessins. La générosité était la même
chez eux et chez nous, tout autant que le plaisir de donner, de
partager. C’était très émouvant.
En
conclusion, nous souhaiterions souligner à quel point ce voyage nous
a apporté humainement, que ce soit grâce à l’escalade ou grâce
au projet solidaire car le point commun à ces deux volets est
l’attention accordée aux autres qui permet le dépassement de soi.
Ces
moments nous ont permis de tisser des liens forts avec des gens
différents.
Ce
projet nous a réunis pour un temps, nous nous en souviendrons
longtemps.
Nous
vous remercions à nouveau pour votre invitation, et pour votre
attention.
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